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OTHON L’ARCHER

à l’instant même de lever le camp et de reprendre le chemin de Ravenstein.

Le soir, arriva le comte Karl de Hombourg avec une vingtaine d’hommes d’armes. Il venait au secours du prince Adolphe de Clèves, qui, ainsi que nous l’avons dit, avait envoyé des messages à tous les amis et alliés qu’il avait dans les environs.

Le secours était maintenant inutile ; mais le vieux guerrier n’en fut pas moins grandement accueilli et dignement fêté.


XI


Pendant que les événements que nous avons racontés se passaient à Clèves, le landgrave Ludwig n’ayant plus près de lui que son vieil ami le comte Karl de Hombourg, était demeuré dans le château de Godesberg pleurant Emma, qui ne voulait pas revenir près de lui, et Othon, qu’il croyait mort. Vainement le comte essayait de lui rendre un double espoir en lui disant que sa femme lui pardonnerait et que son fils s’était sans doute échappé à la nage ; le pauvre landgrave ne voulait pas croire à cette parole d’espoir, et disait qu’ayant condamné sans miséricorde, il était à son tour condamné sans merci. Cet état violent ne pouvait durer ; mais une mélancolie profonde lui succéda, et le