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LES FRÈRES CORSES

et le feu. Veuillez suivre cette fille, monsieur. Demandez-lui les choses qui pourraient vous manquer. Nous soupons dans une heure, et mon fils, qui sera rentré d’ici là, aura, d’ailleurs, l’honneur de vous faire demander si vous êtes visible,

— Vous excuserez mon costume de voyage, madame.

— Oui, monsieur, répondit-elle en souriant, mais à la condition que, de votre côté, vous excuserez la rusticité de la réception.

La servante montait l’escalier.

Je m’inclinai une dernière fois, et je la suivis.

La chambre était située au premier étage et donnait sur le derrière ; les fenêtres s’ouvraient sur un joli jardin tout planté de myrtes et de lauriers-roses, traversé en écharpe par un charmant ruisseau qui allait se jeter dans le Tavaro.

Au fond, la vue était bornée par une espèce de haie de sapins tellement rapprochés les uns des autres, qu’on eût dit une muraille. Comme il en est de presque toutes les chambres des maisons italiennes, les parois de celle-ci étaient blanchies à la chaux et ornées de quelques fresques représentant des paysages.

Je compris aussitôt qu’on m’avait donné cette chambre, qui était celle du fils absent, comme la plus confortable de la maison.

Alors il me prit l’envie, tandis que Maria allumait mon feu et préparait mon eau, de dresser l’inventaire