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OTHON L’ARCHER

— Venez, mes sœurs.

Et, quoique Hermann ne pût rien distinguer, il lui sembla entendre derrière lui un bruit de pas et un frémissement de robes. En ce moment sa tête toucha la voûte ; mais Bertha poussa la pierre du bout du doigt, et la pierre se souleva.

Elle donnait entrée dans une église splendidement éclairée ; ils sortaient d’une tombe et se trouvaient devant un autel.

Au même moment, deux dalles se soulevèrent dans le chœur, et Hermann vit paraître le père et la mère de Bertha dans le même costume qu’ils portaient sur les deux tableaux de la chambre où il avait soupé, et, derrière eux, dans la nef, sortir de la même manière les nonnes de l’abbaye attenante au château, et qui, depuis un siècle, tombait en ruine.

Tout était donc réuni pour le mariage, fiancés, parents et invités. Le prêtre seul manquait : Bertha fit un signe, et un évêque de marbre couché sur son tombeau se leva lentement et vint se placer devant l’autel. Hermann alors se repentit de son imprudence, et eût donné bien des années de sa vie pour être dans la salle des gardes et couché près de ses compagnons ; mais il était entraîné par une puissance surhumaine, et pareil à un homme en proie à un rêve affreux, et qui ne peut ni crier ni fuir.

Pendant ce temps, Othon s’était réveillé, et ses yeux