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OTHON L’ARCHER

se trouvèrent au centre d’un grand carré formé par des bâtiments dont quelques-uns tombaient en ruine, tandis que d’autres, au contraire se trouvaient dans un état de conservation d’autant plus remarquable qu’ils faisaient contraste avec les débris qui couvraient la terre en face d’eux.

Les archers entrèrent dans le corps de bâtiment qui leur paraissait le plus habitable, et se trouvèrent bientôt dans une grande salle qui paraissait avoir été autrefois celle des gardes. Des débris de volets fermaient les fenêtres de manière à briser la plus grande force du vent. Des bancs de chêne adossés contre les murailles et régnant tout autour de la chambre, pouvaient encore servir au même usage auquel ils avaient été destinés. Enfin une immense cheminée leur offrait un moyen d’éclairer et de réchauffer à la fois leur sommeil. C’était tout ce que pouvaient désirer les hommes faits pour les durs travaux de la chasse et de la guerre, et habitués à passer les nuits n’ayant pour tout oreiller que les racines, et pour tout abri que les feuilles d’un arbre.

Le pire de tout cela était de n’avoir point à souper. La course avait été longue, et, depuis midi, le dîner était loin ; mais c’était encore là un de ces inconvénients auxquels des chasseurs devaient être accoutumés. En conséquence, on serra la boucle des ceinturons, on fit grand feu dans la cheminée, on se chauffa