Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
LES FRÈRES CORSES

— Il m’a dit qu’il avait été tué : les morts ne mentent plus.

— Il vous a dit comment ?

— En duel.

— Par qui ?

— Par M. de Château-Renaud ?

— Non, n’est-ce pas ? non, lui dis-je ; vous avez appris cela d’une autre façon ?

— Croyez-vous que je sois en disposition de plaisanter ?

— Pardon ! mais, en vérité, ce que vous me dites est si étrange, et tout ce qui vous arrive, à vous et à votre frère, est tellement en dehors de la loi de la nature…

— Que vous ne voulez pas y croire, n’est-ce pas ? je comprends ! mais, tenez, me dit-il en ouvrant sa chemise, et en me montrant une marque bleue empreinte sur sa peau, au-dessus de la sixième côte droite, croirez-vous à cela ?

— En vérité, m’écriai-je, c’est juste en cet endroit que votre frère a été touché.

— Et la balle est sortie ici, n’est-ce pas ?… continua Lucien en posant le doigt au-dessus de la hanche gauche.

— C’est miraculeux ! m’écriai-je.

— Et maintenant, continua-t-il, voulez-vous que je vous dise à quelle heure il est mort ?