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LES FRÈRES CORSES

moi, j’allai faire à l’instant même une double visite à MM. de Boissy et de Châteaugrand, pour les prier de garder le silence sur cette malheureuse affaire, et les engager à inviter M. de Château-Renaud, sans lui dire pour quelle cause on sollicitait son départ, à quitter Paris, au moins pour quelque temps.

Ils me promirent de seconder mon intention autant qu’il serait en leur pouvoir, et, tandis qu’ils se rendaient chez M. de Château-Renaud, j’allai mettre à la poste la lettre qui annonçait à madame de Franchi que son fils venait de mourir d’une fièvre cérébrale.


XVIII


Contre l’habitude de ces sortes d’affaires, ce duel fit peu de bruit.

Les journaux eux-mêmes, ces éclatantes et fausses trompettes de la publicité, se turent.

Quelques amis intimes seulement accompagnèrent le corps du malheureux jeune homme au Père-Lachaise. Seulement, quelques instances qu’on pût faire à M. de Château-Renaud, il refusa de quitter Paris.

J’avais eu un moment l’idée de faire suivre la lettre de Louis à sa famille d’une lettre de moi ; mais, quoique le but fût excellent, ce mensonge à l’endroit de la mort d’un fils et d’un frère m’avait répugné : j’étais