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LES FRÈRES CORSES

de la poudre et des balles ; puis nous repartîmes au grand trot des chevaux.


XVII


Nous étions à Vincennes à neuf heures moins cinq minutes.

Une voiture arrivait en même temps que la nôtre : c’était celle de M. de Château-Renaud.

Nous nous enfonçâmes dans le bois par deux routes différentes. Nos cochers devaient se rejoindre dans la grande allée.

Quelques instants après, nous étions au rendez-vous.

— Messieurs, dit Louis en descendant le premier, vous le savez, pas d’arrangement possible.

— Cependant…, dis-je en m’approchant.

— Oh ! mon cher, rappelez-vous qu’après la confidence que je vous ai faite, vous avez moins que personne le droit d’en proposer ou d’en recevoir.

Je baissai la tête devant cette volonté absolue, qui, pour moi, était une volonté suprême.

Nous laissâmes Louis près de la voiture et nous nous avançâmes vers M. de Boissy et M. de Châteaugrand.

Le baron de Giordano tenait à la main la boîte de pistolets.

Nous échangeâmes un salut.