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LES FRÈRES CORSES

— Ces messieurs ont laissé leurs noms et leurs adresses ?

— Voici leurs cartes.

— Bien ! ton valet de chambre m’a dit que nous étions servis ; déjeunons, et nous irons ensuite leur rendre leur visite.

Nous passâmes dans la salle à manger, et il ne fut plus question de l’affaire qui nous réunissait.

Ce fut alors seulement que Louis m’interrogea sur mon voyage en Corse, et que je trouvai l’occasion de lui raconter tout ce que le lecteur sait déjà.

À cette heure que l’esprit du jeune homme était calmé par l’idée qu’il se battait le lendemain avec M. de Château-Renaud, tous les sentiments de patrie et de famille lui revenaient au cœur.

Il me fit vingt fois répéter ce que m’avaient dit son frère et sa mère. Il était surtout fort touché, connaissant les mœurs véritablement corses de Lucien, des soins qu’il avait mis à apaiser la querelle des Orlandi et des Colona.

Midi sonna.

— Je crois, sans vous chasser le moins du monde, messieurs, dit Louis, qu’il serait temps de rendre à ces messieurs leur visite ; en tardant davantage, ils pourraient croire que nous y mettons de la négligence.

— Oh ! sur ce point, rassurez-vous, repartis-je ; ils