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LES FRÈRES CORSES

Il n’y avait rien à répondre à cela : j’inclinai donc la tête.

— Mais, repris-je au bout d’un instant avec un sentiment de crainte, je crois me rappeler, je me trompe j’espère, que votre frère m’a dit que vous n’aviez jamais touché ni à un pistolet ni à une épée.

— C’est vrai.

— Mais alors vous êtes à la merci de votre adversaire.

— Que voulez-vous, Dieu y pourvoira !


XV


En ce moment, le valet de chambre annonça le baron Giordano Martelli.

C’était, comme Louis de Franchi, un jeune Corse de la province de Sartène ; il servait dans le 11e régiment, où deux ou trois faits d’armes admirables l’avaient fait nommer capitaine à l’âge de vingt-trois ans. Il va sans dire qu’il était vêtu en bourgeois.

— Eh bien, lui dit-il, après m’avoir salué, la chose en est donc arrivée enfin où elle en devait venir, et, d’après ce que tu m’écris, tu auras, selon toute probabilité, la visite des témoins de M. de Château-Renaud dans la journée.

— Je l’ai eue, dit Louis.