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LES FRÈRES CORSES

nes gens qui descendaient : l’un était évidemment un homme du monde ; l’autre, décoré de la Légion d’honneur, paraissait, quoique habillé en bourgeois, être un militaire.

Je me doutai que ces deux messieurs sortaient de chez M. Louis de Franchi, et je les suivis des yeux jusqu’au bas de l’escalier, puis je continuai mon chemin et je sonnai.

Le domestique vint m’ouvrir ; son maître était dans son cabinet.

Lorsqu’il entra pour m’annoncer, Louis, qui était assis et occupé à écrire, retourna la tête.

— Eh ! justement, dit-il en tordant le billet commencé et en le jetant au feu, ce billet était à votre intention, et j’allais envoyer chez vous. C’est bien, Joseph, je n’y suis pour personne.

Le domestique sortit.

— N’avez-vous pas rencontré deux messieurs sur l’escalier ? continua Louis en avançant un fauteuil.

— Oui, dont l’un est décoré.

— C’est cela même.

— Je me suis douté qu’ils sortaient de chez vous.

— Et vous avez deviné juste.

— Venaient-ils de la part de M. de Château-Renaud ?

— Ce sont ses témoins.

— Ah ! diable ! il a pris la chose au sérieux, à ce qu’il paraît.