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LES FRÈRES CORSES

l’honneur de me présenter chez vous moi-même ; mais j’espère qu’en mon lieu et place, vous voudrez bien recevoir deux de mes amis.

— Il vous manquait, monsieur, dit Louis de Franchi en haussant les épaules, de donner un pareil rendez-vous devant une femme. Venez, madame, continua-t-il en prenant le bras de l’inconnue, et croyez que je vous remercie du fond du cœur de l’honneur que vous me faites.

Et tous deux sortirent au milieu d’un profond silence.

— Eh bien, quoi, messieurs ? dit Château-Renaud quand la porte se fut refermée : j’ai perdu, voilà tout. À après-demain soir, tous tant que nous sommes ici, aux Frères-Provençaux.

Et il s’assit à l’une des deux places vides, et tendit son verre à D…, qui le remplit bord à bord. Cependant, comme on le comprend bien, malgré la bruyante hilarité de M. de Château-Renaud, le reste du souper fut assez maussade.


XIV


Le lendemain, ou plutôt le jour même, j’étais à dix heures du matin à la porte de M. Louis de Franchi.

Comme je montais l’escalier, je rencontrai deux jeu-