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LES FRÈRES CORSES

tenaient leurs bouquets à la main en attendant le moment de les planter dans les carafes.

Je présentai Louis de Franchi aux uns et aux autres ; il est inutile de dire qu’il fut gracieusement accueilli des uns et des autres.

Dix minutes après, D… rentra à son tour, ramenant le bouquet de myosotis, lequel se démasqua avec un abandon et une facilité qui indiquaient la jolie femme d’abord, et ensuite la femme habituée à ces sortes de parties.

Je présentai M. de Franchi à D…

— Maintenant, dit de B…, si toutes les présentations sont faites, je demande qu’on se mette à table.

— Toutes les présentations sont faites ; mais tous les convives ne sont pas arrivés, répondit D…

— Et qui nous manque-t-il donc ?

— Il nous manque encore Château-Renaud.

— Ah ! c’est juste. N’y a-t-il pas un pari, demanda V… ?

— Oui, un pari pour un souper de douze personnes, qu’il ne nous amène pas une certaine dame qu’il s’est engagé à nous amener.

— Et quelle est donc cette dame, demanda le bouquet de myosotis, qui est si farouche, qu’on engage à son endroit de semblables paris ?

Je regardai de Franchi ; il était calme en apparence, mais pâle comme la mort.