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LES FRÈRES CORSES

qui, effectivement, tenait un énorme bouquet de violettes à la main.

Comme, heureusement pour les promeneurs, il y avait au foyer des bouquets de toute espèce, je fus bientôt accosté moi-même par un bouquet de camellias qui voulut bien m’adresser ses félicitations sur mon heureux retour à Paris.

Au bouquet de camellias succéda un bouquet de roses-pompons.

Au bouquet de roses-pompons un bouquet d’héliotropes.

Enfin, j’en étais à mon cinquième bouquet lorsque je rencontrai D…

— Ah ! c’est vous, mon cher, me dit-il, soyez le bienvenu, car vous arrivez à merveille ; nous soupons ce soir chez moi avec un tel et un tel, — il me nomma trois ou quatre de nos amis communs, — et nous comptons sur vous.

— Mille fois merci, très-cher, répondis-je ; mais, malgré mon grand désir d’accepter votre invitation, je ne le puis, attendu que je suis avec quelqu’un,

— Mais il me semble qu’il va sans dire que tout le monde aura le droit d’amener son quelqu’un ; il est parfaitement convenu qu’il y aura sur la table six carafes d’eau qui n’auront d’autre destination que de tenir les bouquets frais.

— Eh ! cher ami, voilà ce qui vous trompe, je n’ai