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le bras tendu et le sourcil froncé, à la hauteur de la poitrine de de Wardes.


Mademoiselle, les bracelets sont à vous, et le roi vous prie de les accepter. — Page 440.

De Wardes n’essaya pas même de fuir, il était terrifié.

Alors, dans cet effroyable silence d’un instant, qui parut un siècle à de Wardes, un soupir se fit entendre.

— Oh ! s’écria de Wardes, il vit ! il vit ! À moi, monsieur de Guiche, on veut m’assassiner !

Manicamp se recula, et, entre les deux jeunes gens, on vit le comte se soulever péniblement sur une main.

Manicamp jeta le pistolet à dix pas, et courut à son ami en poussant un cri de joie.

De Wardes essuya son front inondé d’une sueur glacée.

— Il était temps ! murmura-t-il.

— Qu’avez-vous ? demanda Manicamp à de Guiche, et de quelle façon êtes-vous blessé ?

De Guiche montra sa main mutilée et sa poitrine sanglante.

— Comte ! s’écria de Wardes, on m’accuse de vous avoir assassiné ; parlez, je vous en conjure, dites que j’ai loyalement combattu !

— C’est vrai, dit le blessé, M. de Wardes a combattu loyalement, et quiconque dirait le contraire se ferait de moi un ennemi.

— Eh ! Monsieur, dit Manicamp, aidez-moi d’abord à transporter ce pauvre garçon, et, après, je vous donnerai toutes les satisfactions qu’il vous plaira, ou, si vous êtes par trop pressé, faisons mieux : pansons le comte ici