Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Oui, répondit Fouquet, pour savoir quel jour je pourrai faire mon invitation au roi. — Page 367.

— Tout ce que vous voudrez.

— Par lettre ? demanda l’hôte.

Malicorne fit de la tête un signe affirmatif à Manicamp.

— Eh ! sans doute par lettre, fit Manicamp. N’avez-vous pas reçu une lettre de moi ?

— En date de quel jour ? demanda l’hôte, à qui les hésitations de Manicamp donnaient du soupçon.

Manicamp se gratta l’oreille et regarda à la fenêtre de Malicorne ; mais Malicorne avait quitté sa fenêtre et descendait l’escalier pour venir en aide à son ami.

Juste au même moment, un voyageur, enveloppé dans une longue cape à l’espagnole, apparaissait sous le porche, à portée d’entendre le colloque.

— Je vous demande à quelle date vous m’avez écrit cette lettre pour retenir un logement chez moi ? répéta l’hôte en insistant.

— À la date de mercredi dernier, dit d’une voix douce et polie l’étranger mystérieux en touchant l’épaule de l’hôte.

Manicamp se recula, et Malicorne, qui apparaissait sur le seuil, se gratta l’oreille à son tour. L’hôte salua le nouveau venu en homme qui reconnaît son véritable voyageur.

— Monsieur, lui dit-il civilement, votre appartement vous attend, ainsi que vos écuries. Seulement…

Il regarda autour de lui.

— Vos chevaux ? demanda-t-il.

— Mes chevaux arriveront ou n’arriveront pas. La chose vous importe peu, n’est-ce pas ?