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– Et pourquoi cela, l’avez-vous manqué ?

– Dame ! puisqu’il ne fait pas sang.

– Alors, cherchez la trace de votre balle sur la neige.

Je m’orientai et m’écartai dans la direction que ma balle avait dû suivre, en supposant qu’elle n’eût pas touché le loup.

Je fis un demi-kilomètre inutilement.

Je pris le parti de rabattre sur Mocquet.

Il faisait signe aux gardes de venir le rejoindre.

– Eh bien, me dit-il, et la balle ?

– Je ne l’ai pas trouvée.

– Alors, j’ai été plus heureux que vous ; je l’ai trouvée, moi.

– Comment ! tu l’as trouvée ?

– Oh ! faites le tour et venez derrière moi.

J’obéis à la manœuvre commandée. Les chasseurs de la remise s’étaient rapprochés. Mais Mocquet leur avait indiqué une ligne qu’ils ne devaient pas franchir. Les gardes de la forêt se rapprochaient à leur tour.

– Eh bien ? leur demanda Mocquet.

– Manqué, dirent ensemble Mildet et Moynat.

– J’ai bien vu que vous l’aviez manqué dans la plaine ; mais sous bois… ?

– Manqué aussi.

– Vous êtes sûrs ?

– On a retrouvé les deux balles chacune dans le tronc d’un arbre.

– C’est à n’y pas croire, dit Vatrin.

– Non, c’est à n’y pas croire, reprit Mocquet, et cependant je vais vous montrer quelque chose de plus incroyable encore.

– Montre ?

– Regardez là, sur la neige ; que voyez-vous ?

– La passée d’un loup, pardieu !

– Et auprès de sa patte droite, – là, – qu’y a-t-il ?