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ma mère : j’avais un bon matelas, deux draps blancs et deux bonnes couvertures bien chaudes.

– Allons ! me dit Mocquet, fourrez-vous là-dedans et dormez ; il est probable que demain, à quatre heures du matin, il faudra se mettre en campagne.

– À l’heure que tu voudras, Mocquet.

– Oui, oui, vous êtes matinal le soir, et, demain matin, il faudra vous jeter une potée d’eau fraîche dans votre lit pour vous faire lever.

– Je te le permets, Mocquet, si tu es obligé de m’appeler deux fois.

– Allons ! on verra cela.

– Mais tu es donc bien pressé de dormir, Mocquet ?

– Eh ! que voulez-vous donc que je fasse à cette heure ?

– Il me semble, Mocquet, que tu pourrais bien me raconter une de ces histoires qui m’amusaient tant quand j’étais petit.

– Et qui est-ce qui se lèvera pour moi à deux heures du matin ; si je vous conte des histoires jusqu’à minuit ? M. le curé ?

– Tu as raison, Mocquet.

– C’est bien heureux !

Je me déshabillai et je me couchai.

Mocquet se jeta tout habillé sur son lit.

Au bout de cinq minutes, Mocquet ronflait comme une basse. Je fus plus de deux heures à me tourner et à me retourner dans mon lit sans pouvoir venir à bout de m’endormir.

Que de nuits blanches j’ai passées la veille des ouvertures de chasse !

Enfin, vers minuit, la fatigue l’emporta.

À quatre heures du matin, une sensation de froid me réveilla en sursaut. J’ouvris les yeux.