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— À force de recherches, continua le concierge, j’ai découvert que cela sonnait le creux au chevet du lit et sous l’âtre de la cheminée.

— Oui, dit Monte-Cristo, oui.

— J’ai levé les pierres, et j’ai trouvé…

— Une échelle de corde, des outils ? s’écria le comte.

— Comment savez-vous cela ? demanda le concierge avec étonnement.

— Je ne le sais pas, je le devine, dit le comte ; c’est ordinairement ces sortes de choses que l’on trouve dans les cachettes des prisonniers.

— Oui, monsieur, dit le guide, une échelle de corde, des outils.

— Et tu les as encore ? s’écria Monte-Cristo.

— Non, monsieur ; j’ai vendu ces différents objets, qui étaient fort curieux, à des visiteurs ; mais il me reste autre chose.

— Quoi donc ? demanda le comte avec impatience.

— Il me reste une espèce de livre écrit sur des bandes de toile.

— Oh ! s’écria Monte-Cristo, il te reste ce livre ?

— Je ne sais pas si c’est un livre, dit le concierge ; mais il me reste ce que je vous dis.

— Va me le chercher, mon ami, va, dit le comte ; et, si c’est ce que je présume, sois tranquille.

— J’y cours, monsieur.

Et le guide sortit.

Alors il alla s’agenouiller pieusement devant les débris de ce lit dont la mort avait fait pour lui un autel.

— Oh mon second père, dit-il, toi qui m’as donné la liberté, la science, la richesse ; toi qui, pareil aux créatures d’une essence supérieure à la nôtre, avais la science du bien et du mal, si au fond de la tombe il reste quelque