sur moi : il m’aurait fallu prendre un commissionnaire.
— Eh bien ! laisse-les chez toi, à ton concierge, c’est un brave homme, j’irai les prendre.
— Aujourd’hui ?
— Non, demain ; aujourd’hui je n’ai pas le temps.
— Eh bien ! soit ; demain, en partant pour Auteuil, je les laisserai.
— Je peux compter dessus ?
— Parfaitement.
— C’est que je vais arrêter d’avance ma bonne, vois-tu.
— Arrête. Mais ce sera fini, hein ? tu ne me tourmenteras plus ?
— Jamais.
Caderousse était devenu si sombre, qu’Andrea craignit d’être forcé de s’apercevoir de ce changement. Il redoubla donc de gaieté et d’insouciance.
— Comme tu es guilleret, dit Caderousse ; on dirait que tu tiens déjà ton héritage !
— Non pas, malheureusement !… Mais le jour où je le tiendrai…
— Eh bien ?
— Eh bien ! on se souviendra des amis ; je ne te dis que ça.
— Oui, comme tu as bonne mémoire, justement !
— Que veux-tu ? je croyais que tu voulais me rançonner.
— Moi ! oh ! quelle idée ! Moi qui, au contraire, vais encore te donner un conseil d’ami.
— Lequel ?
— C’est de laisser ici le diamant que tu as à ton doigt. Ah çà ! mais tu veux donc nous faire prendre ? tu veux donc nous perdre tous les deux, que tu fais de pareilles bêtises ?