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— Diable ! fit Morcerf.

— Que voulez-vous, mon cher vicomte, dit Monte-Cristo en s’essuyant les mains avec du linge apporté par Ali, il faut bien que j’occupe mes instants d’oisiveté ; mais venez, je vous attends.

Tous deux montèrent dans le coupé de Monte-Cristo qui, au bout de quelques instants, les eut déposés à la porte du no 30.

Monte-Cristo conduisit Morcerf dans son cabinet, et lui montra un siège. Tous deux s’assirent.

— Maintenant, causons tranquillement, dit le comte.

— Vous voyez que je suis parfaitement tranquille.

— Avec qui voulez-vous vous battre ?

— Avec Beauchamp.

— Un de vos amis !

— C’est toujours avec des amis qu’on se bat.

— Au moins faut-il une raison.

— J’en ai une.

— Que vous a-t-il fait ?

— Il y a, dans un journal d’hier soir… Mais tenez, lisez.

Albert tendit à Monte-Cristo un journal où il lut ces mots :


« On nous écrit de Janina :

« Un fait jusqu’alors ignoré, ou tout au moins inédit, est parvenu à notre connaissance ; les châteaux qui défendaient la ville ont été livrés aux Turcs par un officier français dans lequel le vizir Ali-Tebelin avait mis toute sa confiance, et qui s’appelait Fernand. »


— Eh bien ! demanda Monte-Cristo, que voyez-vous là-dedans qui vous choque ?

— Comment ! ce que je vois ?