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— Monsieur le comte, c’est déjà fait ; j’ai été chez le meilleur graveur du Palais-Royal, qui a exécuté la planche devant moi ; la première carte tirée a été portée à l’instant même, selon votre ordre, à M. le baron Danglars, député, rue de la Chaussée-d’Antin no 7 ; les autres sont sur la cheminée de la chambre à coucher de Votre Excellence.

— Bien. Quelle heure est-il ?

— Quatre heures.

Monte-Cristo donna ses gants, son chapeau et sa canne à ce même laquais français qui s’était élancé hors de l’antichambre du comte de Morcerf pour appeler la voiture, puis il passa dans le petit salon, conduit par Bertuccio, qui lui montra le chemin.

— Voilà de pauvres marbres dans cette chambre, dit Monte-Cristo, j’espère bien qu’on m’enlèvera tout cela.

Bertuccio s’inclina.

Comme l’avait dit l’intendant, le notaire attendait dans le petit salon.

C’était une honnête figure de deuxième clerc de Paris, élevé à la dignité infranchissable de tabellion de la banlieue.

— Monsieur est le notaire chargé de vendre la maison de campagne que je veux acheter ? demanda Monte-Cristo.

— Oui, monsieur le comte, répliqua le notaire.

— L’acte de vente est-il prêt ?

— Oui, monsieur le comte.

— L’avez-vous apporté ?

— Le voici.

— Parfaitement. Et où est cette maison que j’achète ? demanda négligemment Monte-Cristo, s’adressant moitié à Bertuccio, moitié au notaire.