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chrétien, répondit tranquillement le comte ; puis-je vous être bon à quelque chose auprès d’eux ?

— Oh ! monsieur le comte, vous pourriez nous aider peut-être dans des recherches jusqu’à présent infructueuses ; cette maison a autrefois rendu un service à la nôtre, et a toujours, je ne sais pourquoi, nié nous avoir rendu ce service.

— À vos ordres, Monsieur, répondit Monte-Cristo en s’inclinant.

— Mais, dit Morcerf, nous nous sommes singulièrement écartés, à propos de M. Danglars, du sujet de notre conversation. Il était question de trouver une habitation convenable au comte de Monte-Cristo ; voyons, Messieurs, cotisons-nous pour avoir une idée. Où logerons-nous cet hôte nouveau du grand Paris ?

— Faubourg Saint-Germain, dit Château-Renaud : Monsieur trouvera là un charmant petit hôtel entre cour et jardin.

— Bah ! Château-Renaud, dit Debray, vous ne connaissez que votre triste et maussade faubourg Saint-Germain ; ne l’écoutez pas, monsieur le comte, logez-vous Chaussée d’Antin : c’est le véritable centre de Paris.

— Boulevard de l’Opéra, dit Beauchamp ; au premier, une maison à balcon. Monsieur le comte y fera apporter des coussins de drap d’argent, et verra, en fumant sa chibouque, ou en avalant ses pilules, toute la capitale défiler sous ses yeux.

— Vous n’avez donc pas d’idées, vous, Morrel, dit Château-Renaud, que vous ne proposez rien ?

— Si fait, dit en souriant le jeune homme ; au contraire, j’en ai une, mais j’attendais que monsieur se laissât tenter par quelqu’une des offres brillantes qu’on vient de lui faire. Maintenant, comme il n’a pas répondu, je