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— Oui. Ne venez-vous pas de laisser entendre que vous aviez besoin d’argent ?

— Oui. Eh bien ?

— Eh bien, il me charge de vous remettre cela.

— À compte sur mes revenus ?

— Non, pour vos frais d’installation.

— Oh ! cher père !

— Silence, dit Monte-Cristo, vous voyez bien qu’il ne veut pas que je dise que cela vient de lui.

— J’apprécie cette délicatesse, dit Andrea, en enfonçant ses billets de banque dans le gousset de son pantalon.

— C’est bien, dit Monte-Cristo, maintenant, allez !

— Et quand aurons-nous l’honneur de revoir M. le comte ? demanda Cavalcanti.

— Ah ! oui, demanda Andrea, quand aurons-nous cet honneur ?

— Samedi, si vous voulez… oui… tenez… samedi. J’ai à dîner à ma maison d’Auteuil, rue de la Fontaine, no 28, plusieurs personnes, et entre autres M. Danglars, votre banquier, je vous présenterai à lui, il faut bien qu’il vous connaisse tous les deux pour vous compter votre argent.

— Grande tenue ? demanda à demi-voix le major.

— Grande tenue : uniforme, croix, culotte courte.

— Et moi ? demanda Andrea.

— Oh ! vous, très simplement : pantalon noir, bottes vernies, gilet blanc, habit noir ou bleu, cravate longue ; prenez Blin ou Véronique pour vous habiller. Si vous ne connaissez pas leurs adresses, Baptistin vous les donnera. Moins vous affecterez de prétention dans votre mise, étant riche comme vous l’êtes, meilleur effet cela fera. Si vous achetez des chevaux, prenez-les chez Devedeux ; si vous achetez un phaéton, allez chez Baptiste.