Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et, quand je réfléchis, c’est pourtant de l’ingratitude que de vous garder rancune pour les caprices de votre attelage ; car c’est à l’un de ces caprices que je dois d’avoir vu le comte de Monte-Cristo, et l’illustre étranger me paraît, à part les millions dont il dispose, un problème si curieux et si intéressant, que je compte l’étudier à tout prix, dussé-je recommencer une promenade au Bois avec vos propres chevaux.

« Édouard a supporté l’accident avec un courage miraculeux. Il s’est évanoui, mais il n’a pas poussé un cri auparavant et n’a pas versé une larme après. Vous me direz encore que mon amour maternel m’aveugle ; mais il y a une âme de fer dans ce pauvre petit corps si frêle et si délicat.

« Notre chère Valentine dit bien des choses à votre chère Eugénie ; moi, je vous embrasse de tout cœur.

« Héloïse de Villefort.


« P.-S. Faites-moi donc trouver chez vous d’une façon quelconque avec ce comte de monte-Cristo, je veux absolument le revoir. Au reste, je viens d’obtenir de M. de Villefort qu’il lui fasse une visite ; j’espère bien qu’il la lui rendra. »


Le soir, l’événement d’Auteuil faisait le sujet de toutes les conversations : Albert le racontait à sa mère, Château-Renaud au Jockey-Club, Debray dans le salon du ministre ; Beauchamp lui même fit au comte la galanterie, dans son journal, d’un fait-divers de vingt lignes, qui posa le noble étranger en héros auprès de toutes les femmes de l’aristocratie.

Beaucoup de gens allèrent se faire inscrire chez madame