— Ainsi soit-il, dit l’Anglais. Mais revenons aux registres.
— C’est vrai. Cette histoire nous en avait éloignés. Pardon.
— Pardon, de quoi ? de l’histoire ? Pas du tout, elle m’a paru curieuse.
— Elle l’est en effet. Ainsi, vous désirez voir, Monsieur, tout ce qui est relatif à votre pauvre abbé, qui était bien la douceur même, lui ?
— Cela me fera plaisir.
— Passez dans mon cabinet et je vais vous montrer cela.
Et tous deux passèrent dans le cabinet de M. de Boville.
Tout y était effectivement dans un ordre parfait : chaque registre était à son numéro, chaque dossier à sa case. L’inspecteur fit asseoir l’Anglais dans son fauteuil, et posa devant lui le registre et le dossier relatif au château d’If, lui donnant tout le loisir de feuilleter, tandis que lui-même, assis dans un coin, lisait son journal.
L’Anglais trouva facilement le dossier relatif à l’abbé Faria ; mais il paraît que l’histoire que lui avait racontée M. de Boville l’avait vivement intéressé, car après avoir pris connaissance de ces premières pièces, il continua de feuilleter jusqu’à ce qu’il fût arrivé à la liasse d’Edmond Dantès. Là, il retrouva chaque chose à sa place, dénonciation, interrogatoire, pétition de Morrel, apostille de M. de Villefort. Il plia tout doucement la dénonciation la mit dans sa poche, lut l’interrogatoire, et vit que le nom de Noirtier n’y était pas prononcé, parcourut la demande en date du 10 avril 1815 dans laquelle Morrel d’après le conseil du substitut, exagérait dans une excellente intention, puisque Napoléon régnait alors les ser-