Au bout de cinq minutes, le bandit leur fit signe de s’arrêter.
Les deux jeunes gens obéirent.
Le bandit imita trois fois le cri du corbeau.
Un croassement répondit à ce triple appel.
— C’est bien, dit le bandit. Maintenant tu peux continuer ta route.
Luigi et Teresa se remirent en chemin.
Mais à mesure qu’ils avançaient, Teresa, tremblante, se serrait contre son amant ; en effet, à travers les arbres, on voyait apparaître des armes et étinceler des canons de fusil.
La clairière de Rocca Bianca était au sommet d’une petite montagne qui autrefois sans doute avait été un volcan, volcan éteint avant que Rémus et Romulus n’eussent déserté Albe pour venir bâtir Rome.
Teresa et Luigi atteignirent le sommet et se trouvèrent au même instant en face d’une vingtaine de bandits.
— Voici un jeune homme qui vous cherche et qui désire vous parler, dit la sentinelle.
— Et que veut-il nous dire ? demanda celui qui, en l’absence du chef, remplissait l’intérim du capitaine.
— Je veux dire que je m’ennuie de faire le métier de berger, dit Vampa.
— Ah ! je comprends, dit le lieutenant, et tu viens nous demander à être admis dans nos rangs ?
— Qu’il soit le bienvenu ! crièrent plusieurs bandits de Ferrusino, de Pampinara et d’Anagni, qui avaient reconnu Luigi Vampa.
— Oui, seulement je viens vous demander une autre chose que d’être votre compagnon.
— Et que viens-tu nous demander ? dirent les bandits avec étonnement.