XII
BANDITS ROMAINS.
Le lendemain Franz se réveilla le premier, et, aussitôt réveillé, sonna.
Le tintement de la clochette vibrait encore, lorsque maître Pastrini entra en personne.
— Eh bien ! dit l’hôte triomphant, et sans même attendre que Franz l’interrogeât, je m’en doutais bien hier, Excellence, quand je ne voulais rien vous promettre ; vous vous y êtes pris trop tard, et il n’y a plus une seule calèche à Rome : pour les trois derniers jours, s’entend.
— Oui, reprit Franz, c’est-à-dire pour ceux où elle est absolument nécessaire.
— Qu’y a-t-il ? demanda Albert en entrant : pas de calèche ?
— Justement, mon cher ami, répondit Franz et vous avez deviné du premier coup.
— Eh bien ! voilà une jolie ville que votre ville éternelle !
— C’est-à-dire, Excellence, reprit maître Pastrini, qui désirait maintenir la capitale du monde chrétien dans une certaine dignité à l’égard de ses voyageurs, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de calèche à partir de dimanche matin jusqu’à mardi soir, mais d’ici-là vous en trouverez cinquante si vous voulez.
— Ah ! c’est déjà quelque chose, dit Albert ; nous sommes aujourd’hui jeudi ; qui sait, d’ici à dimanche, ce qui peut arriver ?
— Il arrivera dix à douze mille voyageurs, répondit Franz, lesquels rendront la difficulté plus grande encore.