qu’à chaque fois il avait trouvée plus merveilleuse et plus fantastique encore.
Enfin, il traversa cette foule toujours plus grossissante et plus agitée et atteignit l’hôtel. Sur sa première demande il lui fut répondu, avec cette impertinence particulière aux cochers de fiacre retenus et aux aubergistes au complet, qu’il n’y avait plus de place pour lui à l’hôtel de Londres. Alors il envoya sa carte à maître Pastrini, et se fit réclamer d’Albert de Morcerf. Le moyen réussit et maître Pastrini accourut lui-même, s’excusant d’avoir fait attendre Son Excellence, grondant ses garçons, prenant le bougeoir de la main du cicerone qui s’était déjà emparé du voyageur, et se préparant à le mener près d’Albert, quand celui-ci vint à sa rencontre.
L’appartement retenu se composait de deux petites chambres et d’un cabinet. Les deux chambres donnaient sur la rue, circonstance que maître Pastrini fit valoir comme y ajoutant un mérite inappréciable. Le reste de l’étage était loué à un personnage fort riche, que l’on croyait Sicilien ou Maltais ; l’hôtelier ne put pas dire au juste à laquelle des deux nations appartenait ce voyageur.
— C’est fort bien, maître Pastrini, dit Franz, mais il nous faudrait tout de suite un souper quelconque pour ce soir, et une calèche pour demain et les jours suivants.
— Quant au souper, répondit l’aubergiste, vous allez être servis à l’instant même ; mais quant à la calèche…
— Comment ! quant à la calèche ! s’écria Albert. Un instant, un instant ! ne plaisantons pas, maître Pastrini ! il nous faut une calèche.
— Monsieur, dit l’aubergiste, on fera tout ce qu’on pourra pour en avoir une. Voilà tout ce que je puis vous dire.
— Et quand aurons-nous la réponse ? demanda Franz.