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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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rand n’eût deviné en lui un rival et que ce ne fût, de son côté, la jalousie qui l’éloignât de lui.


Morand.

— Le citoyen Morand me hait, dit-il un jour à Geneviève.

— Vous ? dit Geneviève en le regardant avec son bel œil étonné ; vous, M. Morand vous hait ?

— Oui, j’en suis sûr.

— Et pourquoi vous haïrait-il ?

— Voulez-vous que je vous le dise ? s’écria Maurice.

— Sans doute, reprit Geneviève.

— Eh bien, parce que je….

Maurice s’arrêta. Il allait dire : « Parce que je vous aime. »

— Je ne puis vous dire pourquoi, reprit Maurice en rougissant.

Le farouche républicain, près de Geneviève, était timide et hésitant comme une jeune fille. Geneviève sourit.

— Dites, reprit-elle, qu’il n’y a pas de sympathie entre vous, et je vous croirai peut-être. Vous êtes une nature ardente, un esprit brillant, un homme recherché ; Morand est un marchand greffé sur un chimiste. Il est timide, il est modeste… et