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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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cieux, empressé comme l’ardélion de Phèdre. La chaleur et la vie des derniers beaux jours entraient par les lames entrebâillées de la jalousie, et faisaient briller comme de l’or et de l’émeraude les feuilles des rosiers caressées par le soleil. Geneviève laissa tomber de ses doigts sur son assiette le fruit doré qu’elle tenait, et, rêveuse, souriant des lèvres seulement, tandis que ses grands yeux languissaient dans la mélancolie, elle demeura ainsi silencieuse, inerte, engourdie, bien que vivante et heureuse au soleil de l’amour, comme l’étaient ces belles fleurs au soleil du ciel.


— Regarde madame ; tu es détrôné, Lorin ! Page 138.

Bientôt ses yeux cherchèrent ceux de Maurice, et ils les rencontrèrent fixés sur elle : lui aussi la regardait et rêvait.

Alors elle posa son bras si doux et si blanc sur l’épaule du jeune homme, qui tressaillit ; puis elle y appuya sa tête avec cette confiance et cet abandon qui sont bien plus que l’amour.

Geneviève le regardait sans lui parler et rougissait en le regardant.

Maurice n’avait qu’à incliner légèrement la tête pour appuyer ses lèvres sur les lèvres entr’ouvertes de sa maîtresse.