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— Vive Marécot Ier !

Tom s’appuya sur la balustrade de sa loge avec une grâce toute particulière ; au même instant, les premières mesures de la contredanse se firent entendre, chacun se précipita vers le parterre, à l’exception de quelques courtisans du nouveau roi, qui restèrent près de lui, dans l’espérance de lui accrocher un billet de spectacle ; mais, à toutes leurs demandes, Tom ne répondit pas autre chose que son éternel grooonnn.

Comme la plaisanterie commençait à devenir monotone, on s’éloigna peu à peu de l’obstiné ministre du grand Schahabaham, en reconnaissant ses talents pour la danse de corde, mais en le déclarant fort insipide dans la conversation. Bientôt trois ou quatre personnes à peine s’occupèrent de lui ; une heure après, il était complètement oublié : ainsi passe la gloire du monde.

Cependant l’heure de se retirer était venue ; le parterre s’éclaircissait, les loges étaient vides. Quelques rayons blafards de jour se glissaient dans la salle à travers les fenêtres du foyer, lorsque l’ouvreuse, en faisant sa tournée, entendit sortir de l’avant-scène des premières un ronflement qui dénonçait la présence de quelque masque attardé ; elle ouvrit la porte et trouva Tom, qui, fatigué de la nuit orageuse qu’il avait passée, s’était retiré dans le fond de sa loge et se livrait aux douceurs du sommeil. La consigne sur ce point est sévère, et l’ouvreuse est esclave de la consigne ; elle entra donc, et, avec la politesse qui caractérise cette classe estimable de la société à laquelle elle avait l’honneur d’appartenir, elle fit observer à Tom