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sait pas d’offrir, Tom ne se lassait pas d’accepter, et il résulta de cet échange de procédés qu’il entamait sa seconde douzaine lorsque le galop finit et que les danseurs rentrèrent dans le foyer. Arlequin avait recruté une bergère et une pierrette, et il amenait ces dames pour danser le menuet.

Alors, en sa qualité de vieille connaissance, il s’approcha de Tom, lui dit quelques mots à l’oreille ; Tom, que les gâteaux avaient mis d’une humeur charmante, répondit par un de ses plus aimables grognements. L’arlequin se tourna vers la galerie et annonça que le seigneur Marécot se rendait avec le plus grand plaisir à la demande de la société. À ces mots, les applaudissements éclatèrent, les cris « Dans la salle ! dans la salle ! » se firent entendre ; la pierrette et la bergère prirent Tom chacune par une patte ; Tom, de son côté, en cavalier galant, se laissa conduire, regardant tour à tour et d’un air étonné ses deux danseuses, avec lesquelles il se trouva bientôt au milieu du parterre. Chacun prit place, les uns dans les loges, les autres aux galeries ; la plus grande partie faisait cercle ; l’orchestre commença.

Le menuet était le triomphe de Tom, et le chef-d’œuvre chorégraphique de Fau. Aussi le succès se déclara-t-il dès les premières passes et alla-t-il croissant ; aux dernières figures, c’était du délire. Tom fut emporté en triomphe dans une avant-scène ; puis la bergère détacha sa couronne de roses et la lui posa sur la tête ; toute la salle battit des mains et une voix alla jusqu’à crier dans son enthousiasme :