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— Oh ! vraiment ?

— Il me l’a promis. Dites cela à vos amis, afin qu’on ne lui fasse pas de mauvaises farces.

— Soyez tranquille.

Fau traversa le cercle, et l’arlequin, enchanté, alla de masque en masque annoncer la nouvelle et répéter les recommandations : alors chacun s’éloigna discrètement. En ce moment, le signal du galop se fit entendre, et le foyer tout entier se précipita dans la salle ; mais, avant de suivre ses compagnons, le facétieux arlequin s’avança vers Tom, sur la pointe du pied, et, se penchant à son oreille :

— Je te connais, beau masque, lui dit-il.

— Grooonnn ! fit Tom.

— Oh ! tu as beau faire gron gron, tu danseras le menuet : n’est-ce pas que tu danseras le menuet, Marécot de mon cœur ?

Tom fit aller sa tête de haut en bas et de bas en haut, selon son habitude lorsqu’on l’interrogeait, et l’arlequin, satisfait de cette réponse affirmative, se mit en quête d’une Colombine pour danser lui-même le galop.

Pendant ce temps, Tom était resté en tête-à-tête avec la limonadière, immobile à son poste, mais les yeux invariablement fixés sur le comptoir, où s’élevaient en pyramides des piles de gâteaux. La limonadière remarqua cette attention continue, et, voyant un moyen de placer sa marchandise, elle prit une assiette et avança la main : Tom étendit la patte, prit délicatement un gâteau, puis un second, puis un troisième ; la limonadière ne se las-