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grande et surtout l’obéissance la plus passive. Enfin, c’était, au milieu du cercle, et de son bocal, mademoiselle Camargo, dont les exercices gymnastiques et gastronomiques devaient plus particulièrement faire les délices de la soirée.

Il est important, arrivés au point où nous en sommes, de jeter un coup d’œil en arrière, et d’apprendre à nos lecteurs par quel concours inouï de circonstances mademoiselle Camargo, qui était née dans la plaine Saint-Denis, se trouvait réunie à Tom, qui était originaire du Canada, à Jacques, qui avait vu le jour sur les côtes d’Angola, et à Gazelle, qui avait été pêchée dans les marais de Hollande.

On sait quelle agitation se manifeste à Paris, dans les quartiers Saint-Martin et Saint-Denis, lorsque le mois de septembre ramène le retour de la chasse ; on ne rencontre alors que bourgeois revenant du canal, où ils ont été se faire la main en tirant des hirondelles, traînant chiens en laisse, portant fusil sur l’épaule, se promettant d’être cette année moins mazettes que la dernière, et arrêtant toutes leurs connaissances pour leur dire : « Aimez-vous les cailles, les perdrix ? — Oui. — Bon ! je vous en enverrai le 3 ou le 4 du mois prochain… — Merci. — À propos, j’ai tué cinq hirondelles sur huit coups. — Très-bien. — C’est pas mal tiré, n’est-ce pas ? — Parfaitement. — Adieu. — Bonsoir. »

Or, vers la fin du mois d’août 1829, un de ces chasseurs entra sous la grande porte de la maison du faubourg Saint-Denis, n° 109, demanda au concierge si Decamps