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mière classe reparaissent. Nous séparerons, si vous voulez, les mendiants de Naples en trois classes :

1° Mendiants demandant laumône.

2° Mendiants voulant à toute force vous faire voir des antiquités, ou vous vendre des dieux verts ou des médailles rouillées.

3° Mendiants sollicitant des places, des cordons et des faveurs.

Vous me direz peut-être que j’aurais dû numéroter les mendiants napolitains en sens inverse.

Ma foi, non : je mets au-dessous du mendiant qui veut absolument vous vendre son dieu vert ou sa monnaie rouillée, le mendiant qui veut vendre sa conscience ou son vote ; et au-dessous du mendiant qui demande un grain au passant, qu’il soit Français ou Anglais, le mendiant qui demande indifféremment une clef de chambellan, une croix ou un ministère à François II ou à Victor-Emmanuel.

Je maintiens donc mon numérotage.

Le courtisan politique, pour moi, est le dernier des mendiants.

Pardon de la digression ou plutôt de la profession de foi. Revenons aux mendiants de première classe.

Défiez-vous d’une petite chapelle, à gauche de la route et dans laquelle un fond de faïence vous représente un Christ en croix tout dégouttant de sang, ayant à ses pieds un monsieur en habit bleu barbeau, montrant à son jeune enfant ce lamentable spectacle.

C’est là que vous attendent en troupe les mendiants de