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Mais, à cinq cents pas de Pouzzoles, trois ou quatre fainéants se lèvent du bord du fossé où ils sont assis, l’un vous tendant un petit dieu égyptien, l’autre vous présentant une pièce de monnaie, et le troisième vous criant :

— Temple de Sérapis, Excellence !

L’homme au dieu égyptien et l’homme à la monnaie antique vous abandonnent au bout de cent ou de cent cinquante pas, selon que votre voiture va plus ou moins vite. Mais il n’en est pas de même du desservant du temple de Sérapis ; comme la demeure du dieu de la santé est à l’autre extrémité de la ville, tant que vous n’avez pas dépassé Pouzzoles et que tous ne tous êtes pas engagé sur la route de Baïa, il espère pouvoir opérer sur vous ; rien ne le rebute, il s’accroche à la voiture, règle sa marche sur celle des chevaux, et, à tout ce que vous pouvez lui dire pour l’éloigner, répond d’une voix de plus en plus essoufflée :

— Temple de Sérapis, Excellence ! temple de Sérapis ! temple de Sérapis !

Vous lui criez, en italien cette fois :

— Je l’ai vu, ton temple de Sérapis, je le connais ; je les ai vues, tes colonnes avec leurs lithophages, je les connais ; j’en ai bu, de ton eau minérale, je la connais !

C’est lui qui, à son tour, ne comprend pas le toscan et qui vous répond en napolitain :

— Temple de Sérapis ! temple de Sérapis !

En approchant de Pouzzoles, les mendiants de la pre-