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du premier coup, à l’œil et à l’oreille, des enfants de l’équateur.

Les nouveaux débarqués s’informèrent de la demeure du commandant de place, auquel ils firent leur visite, qui dura une heure, à peu près ; puis ils retournèrent à bord du Soliman, toujours accompagnés de la même affluence. Le même soir, le bâtiment remit à la voile, et, huit jours après, on apprit par le Times, le Standard et le Sund leur heureuse arrivée à Londres, où ils avaient produit, disaient ces journaux, une grande sensation. Cela ne surprit point le gouverneur de Portsmouth, qui avait été étonné, disait-il à qui voulait l’entendre, de l’instruction variée des deux envoyés du cacique des Mosquitos, qui tous deux parlaient un français fort passable, et dont l’un, le consul d’Angleterre, possédait d’excellentes idées commerciales et même une légère teinte de médecine, tandis que l’autre, le consul d’Édimbourg, brillait surtout par un esprit très-vif et une connaissance approfondie de la science culinaire des différents peuples du monde, que, tout jeune qu’il était, ses parents lui avaient fait parcourir, dans la prévision, sans doute, des hautes charges auxquelles la Providence l’avait appelé.

Les deux consuls mosquitos avaient eu le même succès auprès des autorités de Londres qu’auprès du gouverneur de Portsmouth. Les ministres auxquels ils s’étaient présentés avaient remarqué en eux, il est vrai, une ignorance complète des usages du monde ; mais cette absence de fashion, qu’on ne pouvait consciencieusement pas exiger d’hommes nés sous le 10e degré de latitude, était bien ra-