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le calme dans les yeux et le sourire sur les lèvres ; ce que voyant les marins d’un côté et les Mosquitos de l’autre, ils poussèrent trois grandes exclamations en signe de joie.

— Et quand le capitaine Pamphile donnera-t-il l’eau-de-feu ? demanda le Huron en dégageant ses doigts.

— À l’instant même, répondit le marin.

— Pamphile est un grand capitaine, dit le Huron en s’inclinant.

— Le Serpent-Noir est un grand chef, répondit le marin en lui rendant son salut.

Puis tous deux, se tournant le dos avec la même gravité, retournèrent d’un pas égal chacun vers sa troupe, afin de lui rendre compte de ce qui s’était passé.

Une heure après, le Serpent-Noir tenait la bouteille d’eau-de-feu. Le même soir, le capitaine Pamphile avait avisé deux palmiers qui faisaient justement son affaire.

Cependant, comme le maître charpentier demandait huit jours pour mettre son mâtereau et son boute-hors en état, le capitaine, jugeant que la bonne intelligence pouvait être interrompue pendant cet intervalle entre son équipage et les indigènes, fit tirer sur le rivage une ligne que ne pouvaient sous aucun prétexte dépasser les matelots. Le Serpent-Noir, de son côté, fixa aussi certaines limites que ses gens reçurent l’ordre de ne point franchir, puis, au milieu de l’espace qui séparait les deux camps, on dressa une tente qui devait servir de salon de confé-