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Pamphile voulait arriver en temps opportun. Aussi prit-il, le même soir, congé des autorités d’Orléans, sous le prétexte que la lucidité des éclaircissements qu’il avait acquis rendait inutile un plus long séjour dans la capitale du département du Loiret : il serra donc encore une fois la main à l’épicier et au confiseur, embrassa le liquoriste, et quitta la même nuit Orléans, laissant les esprits les plus prévenus contre l’Académie entièrement revenus sur le compte de cet estimable corps.


XVII

Comment le capitaine Pamphile, ayant abordé sur la côte d’Afrique, au lieu d’un chargement d’ivoire qu’il venait y chercher,
fut forcé de prendre une partie de bois d’ébène.


Le lendemain de son arrivée au Havre, le capitaine Pamphile reçut un demi-quintal de raisins secs et six douzaines de pots de confiture, qu’il ordonna à Double-Bouche de faire amarrer dans son office particulier ; puis il s’occupa des préparatifs d’appareillage qui ne furent pas longs, attendu que le digne marin naviguait presque toujours sur son lest, et, comme on l’a déjà vu, ne faisait ordinairement ses chargements qu’en pleine mer ; si bien qu’au bout de huit jours, il doublait la pointe de Cherbourg, et qu’au bout de quinze, il croisait entre le 47e et le 48e degré de latitude, juste en travers de la route que