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fit aucune tentative pour fuir, l’introduisit dans la niche grillée de Jacques, y poussa Jacques derrière elle, et rentra dans l’atelier afin de regarder par le trou de la serrure comment les choses allaient se passer.

D’abord les deux captifs cherchèrent tous les moyens de sortir de leur prison, employant ceux qui leur étaient suggérés par leurs différents caractères : Jacques sauta alternativement contre les trois parois de sa niche, et revint secouer les barreaux, puis recommença vingt fois le même manège sans s’apercevoir qu’il était parfaitement inutile ; quant à Michette, elle resta où on l’avait mise, regarda autour d’elle sans remuer autre chose que la tête, puis, revenant aux barreaux, elle les caressa doucement avec un côté, ensuite avec l’autre, en faisant le gros dos et en pliant sa queue en arc ; puis, à la troisième fois, elle essaya, tout en ronronnant, de passer la tête entre chaque barreau ; enfin, lorsque la chose lui fut démontrée impossible, elle fit entendre deux ou trois petits miaulements plaintifs ; mais, voyant qu’ils demeuraient sans résultat, elle alla faire son nid dans un coin de la niche, se roula dans le foin, et présenta bientôt l’apparence d’un manchon d’hermine vu par l’une de ses extrémités.

Quant à Jacques, il demeura un quart d’heure, à peu près, sautant, cambriolant et grognant ; puis, voyant que toutes ses gambades étaient inutiles, il alla se blottir dans le coin opposé à celui de la chatte : animé par l’exercice qu’il venait de prendre, il demeura un instant accroupi et conservant un geste d’indignation, puis bientôt, le froid le gagnant, il se mit à grelotter de tous ses membres.