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déployée le malade, succéda une prostration complète. Jacques retomba comme expirant. Alexandre crut que le moment fatal était arrivé ; mais, en se penchant vers Jacques, il vit que c’était de l’accablement et non de l’agonie.

Vers les neuf heures du matin, Jacques tressaillit et se souleva sur sa couche, donnant quelques signes de joie ; aussitôt on entendit des pas, et la sonnette fut agitée ; à l’instant, Jacques tenta de se lever, mais il retomba sans force ; aussitôt la porte s’ouvrit et Fau parut. Il avait été prévenu à l’instant même par le docteur Thierry de la maladie de Jacques, et il venait faire une visite à son élève.

Ce fut un moment d’émotion pour Jacques, pendant lequel il parut oublier ses douleurs ; mais bientôt la force morale céda aux accidents physiques ; des nausées affreuses se déclarèrent, qui furent, au bout d’une demi-heure, suivies de vomissements.

Le docteur arriva sur ces entrefaites : il trouva le malade couché sur le dos, ayant la langue blanchâtre, sèche et couverte d’un enduit muqueux. La respiration était fréquente et saccadée ; la scène entre Jacques et la vieille avait fait faire des progrès effrayants à la maladie. Thierry écrivit aussitôt à un de ses confrères, le docteur Blasy, et fit porter la lettre par un rapin de Decamps. Une consultation était devenue nécessaire : Thierry ne répondait pas du malade.

Vers midi, le docteur Blasy arriva ; Thierry l’introduisit près de Jacques, lui détailla les accidents, et lui exposa