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— Bon ! et quelle heure est-il ?

— Dix heures.

— Je suis parfaitement satisfait de ton intelligence et de ton exactitude, et j’ajoute cent livres à tes appointements.

— Merci, capitaine.

— Et maintenant file vivement et apporte-moi mon dîner à six heures.

Double-Bouche fit signe qu’il serait exact et sortit enchanté des manières du capitaine. Dix minutes après, et comme le capitaine venait de finir son déjeuner, il entendit les cris de Double-Bouche ; il reconnut aussitôt à leur régularité qu’ils étaient occasionnés par des coups de garcette. Il en compta vingt-cinq, non pas sans une certaine inquiétude ; car il avait le pressentiment qu’il n’était pas étranger à la correction que recevait son pourvoyeur. Cependant, comme les cris cessèrent, que rien n’indiqua un événement quelconque à bord, et que la Roxelane continua de marcher avec la même rapidité, son inquiétude fut bientôt calmée. Une heure après, il sentit au roulis du navire qu’il devait être à la hauteur de Bombay-Hook, le mouvement de la marée ayant succédé à celui du courant. La journée se passa ainsi. Sur les sept heures du soir, on gratta de nouveau à la porte de la sainte-barbe, le capitaine Pamphile ouvrit, et Double-Bouche entra pour la seconde fois.

— Ah ! ah ! mon enfant, dit le capitaine, qu’y a-t-il de nouveau à bord ?

— Rien, capitaine.