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seconde nuit

Le capitaine Pamphile trouva un petit sentier qui paraissait conduire de la forêt à la hutte. Il le prit, quoique ce ne fût pas sans quelque inquiétude des boquiéros et des serpents cuivrés, si communs dans ces cantons, qu’il marcha au milieu des herbes hautes et touffues.

À mesure qu’il approchait de la fumée qui lui servait de guide, il voyait s’élever la hutte, située à la lisière de la plaine et de la forêt ; la nuit vint avant qu’il l’eût jointe, mais sa route n’en fut que plus facile et mieux tracée.

La porte s’ouvrait du côté du voyageur, et, en face de la porte, au fond de la hutte, brillait un feu qui semblait un phare allumé tout exprès pour le guider dans la solitude. De temps en temps, devant la flamme passait et repassait une figure qui se détachait en noir sur le foyer.

Parvenu à quelque distance, il reconnut que c’était une femme, et en reprit une nouvelle confiance ; enfin, arrivé sur le seuil, il s’arrêta et demanda s’il y avait place pour lui au foyer qu’il voyait briller de si loin, et qu’il désirait depuis si longtemps.

Une espèce de grognement, que le capitaine interpréta à sa guise, lui répondit. En conséquence, il entra sans hésiter, et alla s’asseoir sur un vieil escabeau qui semblait l’attendre à une distance convenable de la flamme.

De l’autre côté du foyer, les coudes sur les genoux et la tête dans ses mains, immobile et sans souffle comme