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gestes que l’enfant du désert montrait à l’homme de la civilisation la capture qu’il avait faite en pleine mer et amenée pendant la nuit à la vue des côtes.

Au bout d’un instant, l’habitant du cap Breton monta à son tour dans une barque avec deux esclaves, rama vers la baleine, en fit le tour afin de la reconnaître, mais sans cependant y aborder ; puis, après avoir probablement reconnu que le Huron lui avait dit la vérité, il reprit le chemin du cap, où le chef l’avait attendu assis et immobile.

Un instant après, les esclaves de l’homme blanc portèrent différents objets que le capitaine Pamphile ne put distinguer, à cause de la distance, dans la pirogue de l’homme rouge, le chef huron reprit ses pagaies et se mit à ramer de nouveau vers l’île provisoire où l’attendaient son équipage et le capitaine Pamphile.

Il y aborda au moment où le castor et les wipp-poor-will étaient cuits à point, mangea la queue du castor et les ailes des wipp-poor-will, et, selon les conventions arrêtées, donna le reste de son repas à ses serviteurs au nombre desquels il parut enchanté de retrouver le capitaine Pamphile.

Alors les Hurons apportèrent le butin fait sur leur prisonnier, afin qu’il choisît comme chef, parmi les dépouilles opimes, celles qui lui plairaient le mieux.

Le Serpent-Noir examina avec assez de dédain la cravate, la chemise et le pantalon du capitaine ; mais en revanche, il donna une attention toute particulière à la montre, dont il est évident qu’il ne connaissait pas l’usage ;