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mais, pour l’équipage de la Roxelane, qui le connaissait de longue main, c’était tout autre chose. On savait que le capitaine Pamphile n’était jamais si près d’éclater que lorsqu’il ne disait pas une parole ; et, pour le moment, il avait adopté un silence effrayant. Enfin, après avoir fait deux ou trois tours, il s’arrêta devant son lieutenant, qui paraissait, comme les autres, n’être pas étranger à la révolte.

— Policar, mon brave, demanda-t-il, pouvez-vous me dire à quoi est le vent ?

— Mais, capitaine, dit Policar, le vent est à… Vous dites… le vent ?

— Oui, le vent… à quoi est-il ?

— Ma foi, je ne sais pas, dit Policar.

— Eh bien, je vais vous le dire, moi !

Et le capitaine Pamphile examina avec un sérieux imperturbable le ciel, qui était sombre ; puis, étendant la main dans la direction de la brise, il siffla selon l’habitude des matelots ; en se tournant vers son lieutenant :

— Eh bien, Policar, mon brave, je vais vous le dire, moi, à quoi est le vent ; il est à la schlague.

— Je m’en doutais, dit Policar.

— Et maintenant, Policar, mon brave, voulez-vous me faire l’amitié de me dire ce qui va tomber ?

— Ce qui va tomber ?

— Oui, comme une grêle.

— Ma foi, je ne sais pas, dit Policar.

— Eh bien, des coups de garcette, mon brave, des