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il se dressa sur ses pattes de derrière et se prépara à faire bonne défense, utilisant en cette circonstance les leçons de boxing que lui avait données son ami Fau.

Le municipal, de son côté, se mit en garde et attaqua son adversaire dans toutes les règles de l’art. À la troisième passe, il fit feinte du coup de tête et porta le coup de cuisse ; Tom arriva à la parade de seconde. Le municipal menaça Tom d’un coup droit ; Tom revint en garde, fit un coupé sur les armes, et, attrapant de toute la force de son poing la garde du sabre de son ennemi, il lui renversa si violemment la main, qu’il lui luxa le poignet. Le municipal laissa tomber son sabre, et se trouva à la merci de son adversaire.

Heureusement pour lui et malheureusement pour Tom, le commissaire arrivait en ce moment ; il vit l’acte de rébellion qui venait d’avoir lieu contre la force armée, tira de sa poche son écharpe, la roula trois fois autour de son ventre, et, se sentant soutenu par la garde, fit descendre le caporal et les neuf hommes dans le jardin, leur ordonna de se ranger en bataille, et demeura sur le perron pour commander le feu. Tom, préoccupé de ces dispositions, laissa le municipal battre en retraite, portant sa main droite dans sa main gauche, et resta debout et immobile contre le mur.

Alors l’interrogatoire commença : Tom, accusé de s’être introduit nuitamment avec effraction dans une maison habitée et d’avoir commis sur la personne d’un agent public une tentative de meurtre qui n’avait échoué que par des circonstances indépendantes de sa volonté