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STAHL.

profonde qu’il porte à son ouvrage. Il prétend y avoir puisé les premières notions de sa théorie ; mais on serait presque tenté de révoquer en doute le témoignage de Stahl, et de regarder cette assertion comme une exagération de sa modestie et de son admiration pour Becher. En tout cas, il est certain que, si Becher lui a fourni le premier germe du phlogistique, quand il a fallu féconder cette pensée mère, Stahl y a mis beaucoup du sien.

George-Ernest Stahl, né à Anspach, en 1660, était un médecin. Il devint même premier médecin du duc de Saxe-Weimar, et en 1716 premier médecin du roi de Prusse, titre qu’il conserva jusqu’à sa mort, arrivée en 1734. Tous ses ouvrages indiquent un génie vaste, un esprit pénétrant et riche de toutes sortes d’inconnaissances. Il s’attache aux vues élevées et profondes, aux idées étendues. Il s’y abandonne même sans réserve et poursuit leurs conséquences au travers des ténèbres de la Science naissante. À cette époque obscure, la pensée de Stahl produit l’effet d’un éclair au milieu de la nuit, qui fend la nue et brille tant que la vue peut le suivre, qui brille encore quand l’œil se fatigue et le perd au loin. Son style est dur, serré, embarrassé ; on n’en supporte que très-péniblement la lecture. Ajoutez que ses ouvrages, et particulièrement le dernier volume de ses principes de Chimie, présen-