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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

c’était une noble intelligence ; c’était un de ces hommes rares chez qui toutes les facultés sont également développées, et qui s’occupent avec un égal succès de Théologie, de Politique, d’Histoire, de Philologie, de Mathématiques et de Chimie. Becher a écrit, en effet, sur toutes ces sciences, malgré sa vie errante, et, si je n’ajoutais que dès sa jeunesse il s’était façonné au travail le plus rude et le plus assidu, vous concevriez difficilement que sa courte et aventureuse existence lui eût laissé le loisir d’approfondir d’aussi graves sujets.

Parmi les ouvrages de Becher, celui qui nous frappe le plus aujourd’hui, c’est son Tripus Hermeticus fatidicus pandens oracula chymica. Vous trouvez là, en effet, ce qu’il appelle son laboratoire portatif, espèce de fourneau qui mérite bien ce nom, puisqu’il parvient, à l’aide de dispositions simples et ingénieuses, à le plier à tous les besoins de la Chimie. Les petites et excellentes forges mobiles qu’on a récemment remises en usage s’y trouvent déjà figurées.

Comme les chimistes de son temps, Becher n’est pas toujours intelligible pour nous ; mais, quand il l’est, ce qui arrive ordinairement, on aime son style net, franc, élégant, et ses pensées toujours vives et spirituelles frappent et intéressent.

Becher semble avoir établi le premier d’une ma-