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NICOLAS LÉMERY.

universelle et son Traité universel des drogues simples. En 1699, il entra à l’Académie. Son dernier ouvrage, le Traité de l’antimoine, traité que l’on consulte encore quand on veut s’occuper de ce métal, nous montre un observateur d’une habileté consommée. Ce n’est qu’une réunion de faits détachés, mais qui attestent un nombre prodigieux d’expériences faites par une main assurée, et dont la description, écrite dans le laboratoire, porte un cachet de réalité et de simplicité tout nouveau en Chimie.

Comparé à Le Fèvre, Lémery nous offre, conformément à la marche habituelle de l’esprit humain, l’homme positif succédant à l’homme d’imagination. Vous remarquerez, en effet, que toutes les fois que deux hommes très-distingués dans une science paraissent successivement sur le même théâtre, le second, par un penchant naturel et irrésistible, cherche à se présenter sous un point de vue différent de celui où le premier s’était placé. L’un avait-il brillé par son imagination, l’autre fonde sa gloire sur l’observation attentive et judicieuse des faits.

Ce qui caractérise le cours de Le Fèvre, c’est l’étendue des idées ; ce qu’on remarque dans le cours de Chimie de Lémery, c’est la clarté de ses descriptions. Les opérations sont simples, les détails exacts,