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NICOLAS LE FÈVRE.

macie, il fut choisi par Vallot, premier médecin de Louis XIV, pour occuper la place de professeur, ou plutôt, pour nous servir des termes alors en usage, de démonstrateur de Chimie, au Jardin des Plantes. Le Jardin des Plantes n’était pas en ce temps-là ce qu’il est aujourd’hui. Fondé durant le règne précédent, il n’avait encore reçu qu’un faible développement, et se trouvait placé tout à fait sous la dépendance du premier médecin du roi. Vous voyez, du reste, que les cours de Chimie du Jardin des Plantes sont les premiers cours de ce genre que la France ait possédés, et qu’ils datent d’une époque déjà fort ancienne.

Après avoir professé pendant quelque temps avec succès, Le Fèvre passa en Angleterre, où il fut appelé par Jacques II, qui voulait lui confier le laboratoire Saint-James, établi à l’occasion de la création de la Société royale. La France possédait alors des chimistes, l’Angleterre en était dépourvue : de là les efforts du roi pour attirer à Londres Nicolas Le Fèvre et pour le déterminer à quitter son pays. D’ailleurs l’Angleterre lui assurait pour l’exercice de sa religion plus de tranquillité que la France, où s’exerçaient déjà les persécutions contre les protestants.

Ses ouvrages ont été composés à Londres. Néanmoins, étant écrits en français et publiés à Paris,